Yan’ Dargent en quelques mots

Yan’ Dargent,  peintre d’art sacré à Saint-Servais

 

Pendant longtemps, Yan’ Dargent passa pour un peintre d’art sacré, surtout en Bretagne. Cela est tout à fait compréhensible. A partir des années 1870, il va consacrer son temps à la décoration, à l’embellissement des édifices religieux bretons, et particulièrement du Finistère. Le fait qu’il ait été choisi par l’évêque de Quimper, Monseigneur Sergent, pour peindre les chapelles du chœur de la cathédrale, travail qui requerra près de 8 ans (1871 – 1877) à l’artiste, les manifestations officielles qui se déroulèrent à leur réception, la distinction de la Légion d’Honneur qui lui fut attribuée pour son ouvrage le firent classer parmi les peintres d’art sacré, à l’instar d’Hippolyte Flandrin.

Après Quimper, le clergé de Landerneau le chargea d’orner l’église de Saint-Houardon. Si l’on y joint ce qu’il a accompli à Saint-Servais, on a décrit l’essentiel de la part religieuse de l’œuvre de Yan’Dargent.

Nous nous bornerons ici à décrire ce qui reste de lui dans l’église et l’ossuaire de son pays natal.

Yan’ Dargent à Saint-Servais

Les habitants de Saint-Servais ne sauraient trop témoigner de leur reconnaissance à  Yan’ Dargent. C’est à l’amour qu’il avait pour son pays natal et aux encouragements du recteur de l’époque qu’ils doivent de posséder dans l’enclos paroissial, église et ossuaire réunis, un ensemble de ses œuvres que seules dépassent en nombre la cathédrale de Quimper et Saint-Houardon à Landerneau. Quant à leur variété elle est incomparable. Presque tous les thèmes cités ci-dessous ont ici un représentant et quelquefois le meilleur. Rappelons-en leur titre et leur localisation.

Dans l’église tout d’abord :

– le Christ en majesté, dans le chœur, huile sur toile.
– la Vierge au Rosaire, dans la chapelle côté de l’Epître.                                                     – le Baptême du Jourdain aux fonts baptismaux.                                                                   – les deux grands vitraux qui flanquent le retable, dans le chœur, représentant apôtres et évangélistes.
– dans l’œil de bœuf au fond de l’église, côté sud, Saint François Xavier prêchant le Tiers Monde.

Dans l’ossuaire :
La Saint Famille à Nazareth, huile sur toile.                                                                            – l’Ecce Homo dans un décor à la façon byzantine.                                                             — La Prière et la Charité soulagent la Peine des Trépassés, peinture murale restaurée-  Un vitrail consacré à La Sainte Famille, le premier qu’il ait fait.

Ces œuvres ont été mises en place par l’artiste lui-même et restaurées, pour partie, depuis 1991.                                                                                                                  Depuis 1992, cet ensemble s’est considérablement enrichi, en particulier dans l’église.
D’abord le grand tableau représentant un épisode de la vie de Salaün Ar Foll, le bienheureux du Folgoët, qui gisait dans un état lamentable dans l’ossuaire a trouvé, après restauration, sa place dans l’Eglise.
Ensuite, un ensemble de  quatre tableaux commandés à l’artiste par un monastère bénédictin a été acquis pour le Musée par l’Association des amis du musée Yan’ Dargent. Il compte quatre huiles sur toile :
Saint Benoît et Sainte Scolastique
L’Assomption
L’Ecce Homo
Les Saintes Femmes au pied de la Croix

Tous ces tableaux de dimensions identiques ont été mis en valeur, restaurés, rentoilés et ré encadrés. Enfin, un tableau timbre représentant Sainte Cécile, huile sur bois.

Comme on le voit l’apport de Yan’ Dargent à l’église de Saint Servais est considérable. Grâce à lui, c’est tout l’enclos paroissial qui revit et se trouve valorisé. Ces œuvres illustrent en effet les thèmes les plus fréquents de l’Ancien Testament. On découvre avec respect l’approche qu’avait l’artiste des mystères chrétiens.